le vote électronique: un moyen peu fiable

Le vote informatique : un moyen peu fiable

La direction de l’université a organisé un vote électronique pour décider de la poursuite ou non du mouvement de grève. Elle a en effet décidé que le vote électronique était plus fiable que le vote en AG. On peut voir plusieurs éléments qui nous amènent à penser que cette décision n’est pas la meilleure, ce qui a amené l’AG du lundi 19 à boycotter ce vote.
Une première remarque est possible si on observe les résultats du « débat d’opinion sur le blocage », ce sondage d’opinion mis en place par l’administration sur le web-étu. Si on prête attention à l’évolution du pourcentage de « bloqueurs » et d’ « anti-bloqueurs », les proportions des deux parties restent les mêmes tout le long de ce sondage (il y a eu une variation de seulement 2 ou 3 pourcents). Le résultat évoluait entre les valeurs 65% et 68% contre le blocage et 35% et 32% pour le blocage, bien qu’au début les gens étaient peu nombreux et qu’ils atteignirent 6152 votants à la clôture du vote. La fixité des chiffres est frappante et peut nous faire douter de la validité du vote électronique.
On peut aussi voir un aspect éthique : le vote a toujours précédé une phase de débat et de discussion opposant des opinions différentes. Le vote électronique proposé par la présidence ne satisfait pas ces conditions préalables et nécessaires au vote. La C.N.I.L. (« Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés) a d’ailleurs jugé ce vote illégitime. On remarque aussi, que pour voter on doit donner son nom, ce qui brise encore plus le déroulement normal d’un vote normal (comme on le pratique officiellement), qui doit être secret. Sans parler des problèmes posés par ce procédé lors d’élections officielles (aux Etats-Unis par exemple).
De plus, les salles internet étant fermées depuis plusieurs jours, les étudiants n’ayant pas d’accès à internet chez eux n’étaient pas au courant de ce vote, ceci pose vraiment le problème de la participation de tous les étudiants et donc de la valeur qu’a le résultat de ce vote. Il y a aussi le fait que les « anti-bloqueurs » ont confiance en la présidence et ne viennent pas en AG, donc n’expriment leur opinion que sur internet (on peut le voir dans le forum du web-étu), ce qui clos le débat et donne du crédit aux moyens douteux de la présidence…
Enfin, un dernier élément posant la fiabilité du vote électronique est une expérience personnelle. Après avoir voté avec plusieurs personnes, un détail m’a interpelé. Car après qu’une personne ait voté contre le blocage, les pourcentages étaient de 65% et 34%, il manquait 1%. Et après qu’une personne ait voté pour le blocage, les résultats étaient les mêmes : 65% et 34%, il manquait encore 1%.
Tous ces éléments montre clairement que le système de vote sur internet n’est pas fiable et qu’on ne peut pas l’utiliser pour prendre des décisions. Mais alors, la présidence aurait-elle consciemment utilisé ces moyens informatiques alors qu’elle savait qu’ils n’étaient pas fiables ? En tout cas, ayons un regard critique sur l’utilisation des chiffres, car notre société nous a trop appris à en avoir confiance…