Liberté ,égalité,fraternité
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Message  feu Mer 21 Nov - 18:37

Comme l’ensemble des grévistes des différentes universités de France, je suis contre la loi pécresse.
Pourquoi ?................. Parce que cette loi me choque, comme d’ailleurs l’ensemble du programme de M.Sarkozy et de son gouvernement. On sait tous que son but est d’introduire l’entreprise au sein des facultés. Qu’il y a-t-il de révoltant à cela, me diront certains ?! Et bien, la liste des conséquences néfastes de cette décision est longue. Le fait que la rentabilité soit le soucis principal des entreprises entraine forcement une incompatibilité avec l’idée de démocratisation de l’enseignement, chère à la sphère universitaire ( les cours magistraux sont, par exemple, ouverts non-seulement aux étudiants mais aussi et surtout à tout homme ou femme désirant apprendre).
La philosophie, l’anthropologie, la sociologie, la littérature, la musique… n’ont pas de valeur monétaire. Alors, quels intérêts auraient les entrepreneurs à investir dans ces filières, qui par ailleurs ont été et sont les moteurs de l’histoire (philosophes des lumières...) ? Le processus est déjà amorcé, comme on le voit en musicologie, où plus de mille heures vont être supprimées, entraînant la disparition de certains emplois ainsi qu’une hausse significative de l’effectif des élèves par classe et la mort de certaines options. En sciences politiques, aucun poste ne sera attribué aux étudiants terminant leur doctorat. Et ce ne sont que deux exemples. Nous avons donc déjà un aperçu de la loi Pécresse. Ce texte s'inscrit de fait dans une politique plus large. Cette idéologie insulte les valeurs qui me tiennent à coeur, qui me font me sentir humaine. Elle fait passer l'argent, qui n'est, soi-dit en passant, qu'un simple chiffre sur un écran d'ordinateur, bien avant le bien-être de l'Homme.
C'est donc à « ce système tourné vers l'avenir » que je m'oppose. Je ne veux pas de leur futur... Il nous a fallu un siècle et demi de lutte pour obtenir la reconnaissance de nos droits et devoirs actuels, et ils voudraient aujourd'hui nous ramener dans le passé, ce passé de précarité et d'élitisme au nom du progrès! On se fout de qui là? Le terme progrès sous-entend « avancées » et « améliorations ». Or, où est l'amélioration des conditions de vie dans la politique du gouvernement? Et surtout, où sont les avancées quand on sait que le processus de moyennisation des classes sociales de notre société est en train de s'inverser et que l'on revient à un pays divisé entre riches et pauvres. Face à cette situation, notre devoir de citoyen serait de trouver les bons représentants pour agir. Mais la population se laisse bercer par la douce mélodie du téléviseur, et l'esprit critique s'envole. On nous traite de « glandeurs », nous les occupants, d' « arriérés » de « nostalgiques » voire de « fascistes »... Mais pour ma part, mon seul but est de réveiller l'idée de citoyenneté qui sommeille en chacun de nous, celle qui nous dit d'avancer en se donnant la main tous ensemble. Le mérite et la réussite individuelle prônés par l'ultra-libéralisme de Mr. Sarkozy n'ont en soi rien de mauvais. Les théoriciens du libéralisme partent du principe que les Hommes sont égaux, et qu'il est logique que ceux qui travaillent et s'investissent soient récompensés, ce qui paraît normal. L'école est d'ailleurs l'un des premiers lieux à appliquer cette idée à travers le système de notation. Mais quand on sait qu'à l'entrée en maternelle, un enfant issu de milieu populaire a un vocabulaire en moyenne deux fois moins important qu'un enfant issu des classes bourgeoises, les limites de ce système deviennent évidentes: la légitimité du modèle méritocratique s'effondre, son postulat de départ, l'égalité entre tous, n'étant pas vérifié.
J'entends aujourd'hui, des partisans de cette politique parler de majorité silencieuse opprimée, si majorité silencieuse il y a, c'est celle qui, par à-coups, à travers grève et blocages, tente désespérément de se faire entendre par son gouvernement. Quel homme normalement constitué ne prendrai pas peur en constatant que nous nous sommes engagé dans une voie ou l'humain en tant que tel, son bonheur et la qualité de ses conditions de vie, ne sont pas l'objectif premier.
Je ne veux pas de ce monde froid et égoïste. Je ne veux pas du monde de Sarkozy ou l'égalité des chances est vidée de son sens, ou le pauvre, l'étranger, le marginal...est dénigrée et oublié car n'ayant aucune utilité économique. Le capitalisme, oui; l'ultra libéralisme, NON! En ce sens, l'entreprise n'a rien à faire dans les facultés, la rentabilité de l'école ne se quantifie pas.
1 heure de cours magistral de philosophie est une des choses les plus productive qui existe. Cela ne se chiffre pas en millions ou en milliards d' Euros. Elle vaut ce que vaut une vie, ce que vaut notre évolution. Elle vaut le prix de notre existence en tant qu' humanité!
feu
feu

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Date d'inscription : 18/11/2007

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